La Maison de la Laïcité de Frameries a été bien inspirée de s’installer sur le territoire de l’ancienne commune de La Bouverie, quoiqu’un peu aidée, sans doute, par les hasards des mouvements immobiliers.
Les sources manquent pour établir l’historique des Sociétés de Libre Pensée qui ont vu le jour dans nos cinq communes fusionnées : ce qui est certain, c’est que nos concitoyens se sont vite engagés dans le bouillonnement philosophique et revendicatif qui a fait de la Belgique un des piliers majeurs du développement de l’idéal laïque dans le monde.
Quelques jalons historiques, puisés pour la plupart dans « La Pensée » :
On ne peut donc pas dire grand-chose de la société de Frameries, de son importance, de son action réelle, de sa composition.
Cette société originelle a laissé peu de traces, moins en tout cas que celle de La Bouverie, qui est plus souvent citée dans le journal « La Pensée ».
Dans son N° 458 du 16 novembre 1913, elle publie le rapport d'Aristide Cyprès sur le cercle de Libre Pensée « Les disciples de Voltaire » de La Bouverie : il y dit que son cercle marche de progrès en progrès :
Pendant des années, la laïcité dans notre cité vit sous le drapeau de « Pensée et Humanisme laïques », le flambeau laïque étant porté à bout de bras par quelques hommes libres et courageux.
Une véritable épopée qui se poursuit, le 1er octobre 1998, sous la dénomination, « Maison de la Laïcité de Frameries », dont les statuts définissent les objectifs ainsi : « contribuer à créer, promouvoir, diffuser, défendre la pensée, l’expression, la morale, la philosophie, l’enseignement, l’éducation et la culture laïque en adoptant le libre examen comme mode de pensée et d’action, le tout en dehors de tout dogme, et en respectant autrui dans ses convictions ».
Est alors aux commandes, Max Grégoire, qui va mener la barque d’une laïcité, ballotée aux quatre coins de la cité, faute d’un point d’attache, digne de ce nom.
Certes, la laïcité vit déjà depuis de nombreuses années à Frameries, mais il est difficile, convenons-en, pour cette Sans Domicile Fixe de mettre sur pied un programme d’activités significatif et ce, en dépit des efforts d’une équipe de bénévoles totalement dévoués à la cause.
C’est sans compter sur l’opiniâtreté du président et des membres du conseil d’administration, qui finira par payer, lorsqu’en 2010, il signe avec la commune la convention de mise à disposition du bâtiment sis 152, rue de la Libération à La Bouverie, ancien café Le Baudouin.
La Maison de la Laïcité entre alors, après bien des pérégrinations, dans ses meubles et peut envisager, avec plus d’optimisme, l’avenir du mouvement laïque dans la cité de Bosquètia.
C’est alors que Max souhaite, satisfait du devoir accompli durant les longues années d’une emblématique présidence, transmettre les rênes de l’association à une nouvelle équipe de bénévoles, taillables et corvéables à merci, qui vont s’ingénier à développer de nombreuses activités et à s’insérer dans le tissu socioculturel de Frameries.
Un challenge, mais surtout une passionnante aventure entreprise avec une équipe d’amis, que ses successeurs ont valeureusement relevé, eux aussi, avec succès grâce au concours d’un public fidèle, sans lequel rien n’aurait été possible.
Les inamovibles piliers de la laïcité sont la liberté, l’égalité, la fraternité, la solidarité et la tolérance.
Que ce soit en philosophie, en sociologie, en droit ou en politique, la liberté est une notion majeure, qui marque l'aptitude des individus « à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (art. 4 de la Déclaration universelle des droits de l'homme), ce qui implique la possibilité de « faire tout ce qui n'est point interdit, comme ne pas faire ce qui n'est point obligatoire » (art. 5).
En conséquence, permettre à chacun d’exercer ses droits de citoyen, ses droits fondamentaux, est un enjeu majeur de nos sociétés.
Encore faut-il donner au citoyen les outils de compréhension et d’action sur le monde et, particulièrement, à ceux qui sont généralement les exclus de la culture et de l’éducation, de sorte qu’ils ne puissent être réduits au rôle de simples consommateurs mais deviennent des acteurs de l’émancipation individuelle et collective.
C’est à cette seule condition d’ailleurs que l’on redonnera aux citoyens une confiance, aujourd’hui fortement ébranlée, dans l’action politique.
Il est incontestable qu’une grande diversité (de genre, de cultures, de classes sociales…) caractérise notre société, ce qui ne se traduit évidemment pas en une égalité de droits entre tous les citoyens, même si celle-ci est un des principes essentiels du fonctionnement d’un état démocratique.
Nous sommes, en effet, confrontés tous les jours à des inégalités, qui frappent les hommes comme les femmes, les personnes étrangères, émigrés et gens de couleur, les personnes transgenres, handicapées, sans-emploi, sans domicile fixe…
La lutte contre ces insupportables discriminations, qui frappent la dignité des individus réclament dès lors toute notre vigilance.
Considérant la diversité comme une richesse, la laïcité a le devoir de lutter contre les stéréotypes et préjugés et de défendre une vision positive de l’altérité, par la mise en place d’actions citoyennes et associatives.
Et pour ce faire, l’exercice du libre examen permet d’emprunter le chemin de l’émancipation individuelle et collective et peut contribuer à l’acceptation de chaque citoyen dans sa singularité.
Nous vivons aujourd’hui dans une société en crise économique et sanitaire et sur une planète malade de son climat.
Il n’est donc pas inutile de se poser la question : quel patrimoine naturel, économique, social et culturel va-t-on léguer à nos enfants afin qu’ils puissent subvenir à leurs besoins ?
Nous évoquons alors la solidarité intergénérationnelle.
Par ailleurs, notre modèle de croissance économique génère inévitablement des inégalités Nord-Sud à l’échelle de la planète.
Nous convoquons ensuite la solidarité entre Etats.
La prospérité ne touche pas tous les individus de la même manière, loin de là.
Nous pensons ici à la nécessaire solidarité sociale.
Il est donc du devoir de la laïcité de se préoccuper de ces questions et, au modeste niveau des Maisons de la Laïcité de contribuer au tissage de micro-solidarités qui permettent aux habitants de renouer avec leurs voisins, de penser d’autres manières de produire et consommer.
Supporter ce que l'on devrait normalement refuser, être capable de permettre ce que l'on désapprouve, c'est-à-dire ce que l'on devrait normalement refuser, respecter ce que l'on n'accepterait pas spontanément, par exemple lorsque cela va à l'encontre de ses propres convictions.
Tel est le devoir de tolérance qu’implique nécessairement l’exercice de toute liberté.
Une vertu, au sens moral, sérieusement mise à mal aujourd’hui dans le monde entier.
Reste que le mouvement laïque doit aussi être attentif à ce que le philosophe autrichien Karl Popper (1902-1994) a appelé le paradoxe de la tolérance, à savoir que si une société est tolérante sans limite, sa capacité à être tolérante est finalement détruite par l'intolérant.
Un concept selon lequel une démocratie militante est capable de se défendre, pour protéger l'ordre fondamental démocratique et libre.
Un concept tout à fait d’actualité sur la problématique de la liberté d’expression, ainsi définie à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».
Un article dont l’application cause bien des problèmes comme l’ont récemment démontré les attentats islamistes contre le journal satirique Charlie Hebdo après la publication des caricatures du prophète Mahomet, journal dont le directeur déclarait : « Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais ».
Ou, plus près de nous encore, l'assassinat à l’arme blanche, le 16 octobre 2020, du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, par un terroriste islamiste perpétrée à la sortie du collège de Conflans-Sainte-Honorine, située dans les Yvelines.
Un enseignant dont le seul tort était d’avoir montré deux caricatures de Mahomet, issues de Charlie Hebdo ; lors d'un cours d'enseignement moral et civique sur la liberté d'expression.
Ce qui pousse à s’interroger sur ce que l’on peut encore dire, écrire, dessiner, chanter ou montrer en toute impunité ?
Un combat, certes difficile et semé d’embûches, mais que la laïcité doit affronter sans peur dans le respect mutuel de toutes les convictions, qu’elles soient politiques, philosophiques, religieuses ou culturelles.
Nos engagements sont définis dans l’article 2 de nos statuts intitulé Objet social, à savoir :
Notre Maison de la Laïcité a pour mission de contribuer à créer, promouvoir, diffuser, défendre la pensée, l’expression, la morale, la philosophie, l’enseignement, l’éducation et la culture laïques en adoptant le principe du libre examen comme mode de pensée et d’action et ce, en dehors de tout dogme et en respectant autrui dans ses convictions.
Pour respecter ces engagements, l’article 3 des statuts définit un certain nombre de voies et moyens.
Pour atteindre ses objectifs, la Maison de la Laïcité de Frameries :
De plus, elle peut prêter son concours et s’intéresser à toute activité de tout organisme poursuivant un but similaire au sien.
Administration communale de Frameries
La Fédération des Maisons de la Laïcité
Association Belge des Athées (ABA)
Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD)
Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ)
Fédération des Amis de la Morale Laïque (FAML)
Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel (FAPEO)
La Ligue de l’Enseignement et de l’Education Permanente (LEEP)
C’est d’abord un engagement des parents vis-à-vis de leurs propres enfants, confirmant l’accomplissement de leurs devoirs envers leurs enfants, dans le cadre des convictions et des préoccupations philosophiques laïques.
Pour le couple, c’est l’occasion de manifester et de partager son bonheur, de construire un projet de vie commune adulte et consciente.
Elle représente l’hommage rendu par la communauté laïque au défunt en conformité avec ses convictions, en dehors de toute église ou religion. La cérémonie peut avoir lieu au funérarium, au crématorium ou dans une Maison de la Laïcité.